Concept 2016 : Relever le défi de l’industrialisation de l’Afrique

La première édition du Rebranding Africa Forum (RAF), tenue en 2014, a mis en exergue l’essentiel des transformations requises en vue de l’émergence du continent africain, ainsi que les voies susceptibles d’y conduire. Il est ainsi apparu que l’investissement et l’entreprenariat devaient en être les moteurs. Aussi la deuxième édition s’est-elle attelée à déployer les enjeux de l’entreprenariat, ainsi que les différents secteurs propices à l’investissement en Afrique et pour l’Afrique. La formation, les ressources naturelles, les matières premières, l’eau, l’énergie, l’agriculture ou encore l’industrie, tels sont entre autres les secteurs dont le RAF 2015 a permis de mettre en lumière l’importance pour l’Afrique et le grand potentiel économique et financier pour les investisseurs. Les éditions suivantes ont par conséquent vocation à examiner comment investir et s’investir dans chacun des secteurs ainsi identifiés, en vue d’accélérer le processus d’émergence du continent.

Toutefois, la deuxième édition du RAF a également permis de relever, chiffres à l’appui, l’un des obstacles structurels majeurs au développement et à l’émergence du continent africain, l’important déphasage ou la disproportion paralysante entre croissance économique et croissance démographique. Si elle maintient son taux de croissance actuel, 4%, les perspectives moyennes des Nations unies indiquent que la population africaine pourrait quadrupler d’ici la fin du siècle, passant de 1 milliard actuellement à 4,2 milliards en 2100. Il faudra pouvoir répondre aux besoins et aspirations de cette population.

Certes l’Afrique affiche depuis quelques années des taux de croissance économique parmi les plus élevés du monde, mais ces gains de croissance sont fatalement absorbés par l’explosion démographique dont la gestion requiert des ressources infiniment plus importantes. C’est notamment pourquoi la croissance économique peine à être inclusive, à sortir ses effets émergents ou émancipateurs, à endiguer la pauvreté endémique qui fait le lit des nombreux maux qui minent le continent, famine, malnutrition, sous-éducation et analphabétisme, chômage, délinquance juvénile, corruption, exodes tous azimuts et désormais terrorisme. Il est donc primordial pour l’Afrique d’exploiter au mieux son énorme potentiel naturel et humain, de manière à se donner proportionnellement les moyens de nourrir sa population galopante, de l’éduquer, de la former, de la soigner, de créer suffisamment d’emplois, ou encore de produire assez d’énergie pour répondre à ses besoins et attentes multiformes. Comment y parvenir ? C’est ici qu’apparaît, plus que jamais, l’urgence d’accélérer ou d’amorcer, selon les lieux et de manière concertée, la deuxième industrialisation de l’Afrique. Comment relever ce défi ? Tel est l’enjeu de la troisième édition du RAF qui réunira, du 13 au 15 octobre 2016 à Bruxelles, décideurs politiques, acteurs économiques, investisseurs, entrepreneurs et experts venus des quatre coins du monde au tour de trois panels.